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mercredi 23 mars 2011

Laurent Cazanave, nominé aux Molières.

Molière du jeune talent masculin :

Grégory Benchenafi
Mike

Laurent Cazanave
Brume de dieu

Benjamin Jungers
La Maladie de la famille M.

Guillaume Marquet
Le Dindon

Davy Sardou
Le Nombril

Liste complète en pdf en cliquant ici.


No comment.
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dimanche 6 mars 2011

Un jour en été

De Jon Fosse




Où sont les morts ? Comment leur parler ? Comment les retrouver ? Une femme attend son mari. Il a disparu en barque sur un fjord. Pendant toute une nuit, son inquiétude ne cesse de grandir. Ses amis ne parviennent pas à l’apaiser. Il ne reviendra pas, malgré les recherches. Elle l’attendra toute une nuit, elle l’attendra toute sa vie… Après Rêve d’automne dans la mise en scène de Patrice Chéreau, l’occasion de découvrir un texte du même auteur par une jeune metteur en scène pleine de promesses.

Avec
Anne-Sophie Sterck La jeune femme et La femme âgée
Julie Duchaussoy La jeune amie et L’amie âgée
Maxime Kerzanet Asle
Yoan Charles L’homme
Guillaume Martigné Violoncelle

Représentations à la Chapelle du Grand T à Nantes.

Du lundi 14 au vendredi 18 mars à 20h
durée du spectacle 2 h environ

RENCONTRES ET CONFERENCES AUTOUR DU SPECTACLE

-Conférence sur Jon Fosse
par Charlotte Bucharles
mercredi 19 janvier 2011 à 18h
à la billetterie du Grand T, passage Pommeraye (entrée libre) _


De
Jon Fosse
Traduction du norvégien
Terje Sinding
Mise en scène
Charlotte Bucharles
Collaboration artistique
Igor Bucharles
Création lumières
Pauline Guyonnet
Régie lumières
Jean-Christophe Guillemet
Réalisation des costumes
Valérie Bigeard
Construction du décor
Ateliers du Grand T

Production La Compagnie de l’entre Coproduction Le Grand T - Scène conventionnée Loire-Atlantique, Théâtre d’Arras - Scène conventionnée musique et théâtre, et avec la participation du Théâtre National de Bretagne
Avec le soutien de la Maison des Associations du 3ème arrondissement de Paris, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National, avec la participation artistique de l’ENSATT, et avec l’aide de la SPEDIDAM
LA SPEDIDAM est une société de perception et de distribution qui gère les droits des artistes interprètes en matière d’enregistrement, de diffusion et de réutilisation des prestations enregistrées.
Un jour en été, dans la traduction de Terje Sinding, est publié aux éditions de L’Arche, 2000. L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté.



La Terrasse, entretien avec Laurent Cazanave et Julie Duchaussoy.

Pour le Hors-Serie "Formations Artistiques", nos deux camarades ont été interviewé. Voici ce qui a été gardé dans le journal.


Entre sécurité et angoisse





Julie Duchaussoy a vingt-six ans. Cette jeune comédienne a été formée à l’Ecole de Théâtre du TNB, à Rennes, sous la houlette de son directeur, Stanislas Nordey.

Une école est souvent influencée par la personnalité de son directeur. Que dire de Stanislas Nordey ?

Julie Duchaussoy : L’identité de l’école tient beaucoup à sa personnalité. A l’arrivée dans l’école, on a passé un mois avec lui, en travaillant à la table. Il nous lisait des textes sur le théâtre, nous racontait des anecdotes, nous énonçait des sortes de règles d’or : un acteur doit être intelligent et heureux ; il doit être généreux. Il parlait d’hospitalité aussi, nous invitant à accueillir les metteurs en scène, les intervenants et les méthodes. Ça m’a donné envie d’être souple. J’ai apprécié qu’on nous annonce qu’on ne nous mettrait pas en danger. Il n’y avait pas de représentation publique à la fin des ateliers. On n’avait pas vraiment de pression. Avancer d’un demi centimètre, c’était déjà bien ! Mais en même temps, ça m’a causé une sorte d’angoisse permanente parce que j’avais l’impression d’être sous une loupe qui nous regardait grandir !

« Peut-être faudrait-il une école sans murs… »

Quelles étaient les conditions matérielles de la formation ?

J. D. : Une formation se fait dans un lieu. Mais demeurer toujours dans le même lieu est parfois déroutant parce qu’il est difficile d’y vivre quelque chose de très fort pour le retrouver ensuite avec un autre intervenant. Je me disais qu’il aurait été intéressant que chaque atelier ait lieu dans un endroit différent. Ça fait un an que je travaille et que cette idée se confirme en moi : arriver dans un lieu inconnu à chaque fois, ça rend libre. Pendant la formation à l’école, on nous a envoyés à Liège dans le cadre du projet d’échange Prospero : j’ai beaucoup appris de cette aventure.

Qu’avez-vous appris après l’école ?

J. D. : Après l’école, j’ai suivi une formation d’une semaine avec Lupa. C’était passionnant ! Mais à un moment, j’ai éprouvé le besoin de travailler, et j’ai fait un bond énorme en me sentant désirée par quelqu’un qui m’engage. Le statut d’élève, paradoxalement, ne m’aidait plus. J’avais peur, peur d’avoir peur, et depuis que je travaille j’ai beaucoup moins peur. A l’école, personne ne vient vous voir jouer, donc vous ne vous sentez pas obligé, pas engagé. Or, c’est très excitant d’être obligé ! Maintenant que je travaille, je ferais volontiers des ateliers pour continuer à apprendre. Apprendre avec Lupa, c’était bien parce que c’est quelqu’un d’ailleurs. Cela a manqué dans ma formation. Les Français apprennent aux Français à faire du théâtre. Peut-être faudrait-il une école sans murs…

Propos recueillis par Catherine Robert

Apprendre le dialogue





Formé à l’école des Enfants de la Comédie dès l’âge de cinq ans, Laurent Cazanave, jeune comédien de vingt-deux ans, a suivi les cours de l’Ecole de Théâtre du TNB, à Rennes.

Que retenez-vous de votre formation à l’Ecole du Théâtre du TNB ?

Laurent Cazanave : Ce que je retiendrai surtout de ces trois ans, c’est que la formation se fait avec des artistes en activité, qui sont aussi des employeurs potentiels. De vraies rencontres ont lieu et les metteurs en scène questionnent leur travail avec nous. La formation n’est pas seulement théorique mais offre des conditions de répétition qui impriment un rythme de travail et de vie. C’est une école où on travaille comme dans un laboratoire. Il n’y a pas de programme fixé à l’avance : tout se fait en fonction de l’avancée des élèves. On travaille essentiellement sur le théâtre contemporain et peu sur le théâtre classique, mais en fonction des rencontres, on touche à plusieurs formes de théâtre (textes purs, poésie sonore, danse, marionnettes, récit) et on découvre plein de choses. A la sortie, cette vision des différents théâtres permet de choisir son théâtre. Le TNB travaille beaucoup sur la personne, l’être humain au plateau. On est incité à partir de soi et de ce qu’on est, ce qui n’est pas forcément facile à mettre en place quand on est acteur. Les élèves apprennent à dialoguer avec le metteur en scène et à apporter leur pierre au spectacle.

« Dans ce métier, on continue toujours à apprendre. »

Avez-vous continué d’apprendre après l’école ?

L. C. : Je me rends compte qu’il y a des choses que je pensais connaître et que je redécouvre avec le recul. Après l’école, assez sécurisante, on continue à apprendre et à progresser. Et puis on apprend à gérer le statut d’intermittent, à choisir des projets. Tout le côté administratif de la profession, on ne l’apprend pas à l’école. Dans ce métier, on continue toujours à apprendre. J’espère avoir toujours envie d’apprendre et d’apporter ma vision au metteur en scène comme lui m’apprend des choses. Rennes m’a appris ça : le dialogue. Mais tout l’apprentissage reçu a été possible parce qu’avant le TNB, l’école des Enfants de la Comédie m’en avait donné envie. Il faut d’abord acquérir la passion et l’amour de ce métier.

Propos recueillis par Catherine Robert