Ce que j’appelle oubli (écrit par Laurent Mauvignier) inspire à Preljocaj un nouveau plaidoyer. Soit un regard politique et poétique sur la tragédie du quotidien, sublimé par la géniale écriture du chorégraphe.
Voici quelques photos de ce spectacle de danse où Laurent Cazanave à joué.
Le ballet engagé et fulgurant d'Angelin Preljocaj
Etrange hasard, Lyon accueille 19 troupes du monde entier pour sa Biennale de la danse. C’est aussi la cadre d’un fait divers qui a eu lieu en 2009 et qui a donné naissance à l’un des plus beaux textes de l’écrivain Laurent Mauvignier : « Ce que j’appelle oubli ».
Au départ donc, il y a un texte scandé d’une seule voix, d’un seul souffle. Pour dire la violence ordinaire d’un centre commercial dans la banlieue de Lyon. Un homme un peu en marge vole une cannette de bière. Des vigiles interviennent, s’amusent au début, dérapent et le frappent à mort. Le frère se souvient, raconte. Angelin Preljocaj s’empare de ce souffle révolté pour signer une chorégraphie au fil du rasoir, où l’on est aimanté par la violence et la sensualité aussi de ces corps.
Le chorégraphe Angelin Preljocaj, qui avait déjà adapté le Funambule de Jean Genet (2009), réussit le dur exploit de trouver une place au mouvement dans un texte qui ne respire pas. Car l’homme, qui se souvient de son frère mort, étouffe de chagrin, suffoque. Les corps de brutes sont là pour montrer cette violence dans ce qu’elle contient de plus archaïque, barbare. Les vigiles ne se contrôlent plus, ils sont quatre mais détiennent la folie des foules : « ca passe par une histoire de corps d’une grande sensualité, entre des moments assez doux et d’autres ultra violents (…). Il y a quelque chose dans les mots, dans leur articulation, dans la manière dont les phrases sortent, qui sont comme crachées par le corps ». Un spectacle à voir bien sûr. Un texte à lire.
Biennale de la danse de Lyon - Jusqu’au 30 septembre
www.biennaledeladanse.com
Réservations : 04 27 46 65 65
Et une vidéo pour se faire une idée : (la dernière phrase du reportage est d'une violence assez immense !)
Et une autre vidéo si vous voulez... sur une autre chaîne... :) Cliquez ici !
Pièce pour 6 danseurs et 1 comédien
Direction artistique et chorégraphie :
Angelin Preljocaj
Assistant, adjoint à la direction artistique : Youri Van Den Bosch
Comédien :
Laurent Cazanave
Choréologue : Dany Lévêque
Coproduction : Biennale de la danse de lyon, Théâtre de la Ville (Paris), Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines — Texte : Laurent Mauvignier, Ce que j’appelle oubli (Éditions de Minuit) — Avec le soutien de : le Ballet Preljocaj, Centre Chorégraphique National, est subventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC PACA, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Communauté du Pays d’Aix et la Ville d’Aix-en-Provence. Il bénéficie du soutien du Groupe Partouche - Casino Municipal d’Aix-Thermal pour le développement de ses projets et de l’Institut français - Ministère des Affaires étrangères pour certaines de ses tournées à l’étranger — Accueil : Célestins - Théâtre de Lyon, Biennale de la danse.