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Mais Gorki n’est pas Tchékhov et la pièce a du mal à démarrer et aligne ensuite quelques longueurs. La mise en scène joue à la fois sur des trouvailles scénographiques (datchas façon cabines de bain, qui sont d’abord les loges des comédiens avant de se transformer en bungalows) et les mouvements de groupe (rassemblement de tous dans une seule cabine, dispersion sur le plateau de chaises longues fabriquées avec les moyens du bord). Elle s’appuie aussi sur un jeu naturaliste de très bons acteurs (Lacascade himself, Jérôme Bidaux et Christophe Grégoire, qui, on s’en souvient avec nostalgie, fut un extraordinaire Platonov).
Le reste de la distribution est inégale, ce qui donne quelques fausse note à l’ensemble, lequel souffre surtout d’un défaut d’historicité. Ce que Lacascade avait opéré avec bonheur dans ses Tchékhov, déterritorialisation de des personnages, anchronismes revendiquées (notamment par les choix musicaux), tout cela fonctionne moins avec Gorki. Pourquoi ? Cela est difficile à savoir, mais toujours est-il qu’ici pas mal de tirades et le comportement de certains personnages est incompréhensible si l’on oublie que l’on est en pleine Russie tsariste, encore féodal sur bien des points et où les idéaux d’un mondes meilleurs ne cessent de hanter la dite intelligentsia dont il est beaucoup question ici.
Néanmoins, la dernière scène, celle du repas où nos estivants se retrouvent une dernière fois avant leur départ pour la ville et où les comptes se règlent, est magistrale. Cela vaut même le coup d’aller jusqu’à Sceaux pour elle seule.
Jusqu'au 21 mars au Théâtre des gémeaux
Les 3 et 4 mars à la scène nationale de Sète
Du 1' au 16 avril au Théâtre national d'Aquitaine - Bordeaux
Les 28 et 29 avril à la scène nationale d'Évreux
© Brigitte Enguérand
Alors pour ceux qui veulent croiser David Botbol dans les coulisses, allez-y gaiement !
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